• 1 semaine plus tard

    Jusque-là, tout ce que je racontais était dans le désordre, mais je pense pouvoir éclaircir mes idées à présent.

    Je connais enfin une petite dizaine de sort, mais n'arrive toujours pas à ressortir mon pouvoir des sentiments, donc je ne peux pas encore le perfectionner. Après tout, j'espère ne pas en avoir besoin, sinon cela signifiera que nous sommes encore en galère. En revanche, j'arrive à maîtriser le pouvoir de lévitation, mais seulement pendant une courte durée. Je ne m'inquiète pas, ça viendra tôt ou tard.

    Nous pouvons enfin reprendre une mission -il faut surtout que je puisse payer mon loyer- et je m'approche du panneau de travail, jusqu'à que je me rende compte qu'il mesure au moins quatre ou cinq mètres. Tout en haut se trouve des missions de rang A. Ce sont des missions plus compliquée, et il faut être un mage très fort pour les réaliser, car rien que pour les attraper il faut connaître un sort particulier. Ce n'est pas avec un simple sortilège de vol que l'on pourra s'en approprier.

    Je me concentre sur les missions basiques proposées jusqu'à que l'une d'entre elles retienne mon attention.

    - «Une malédiction nous empêche de vous rencontrer, et seul ce papier pourra vous faire part de nos connaissances. Nous sommes invisibles, alors aidez-nous à briser le mal qui nous entoure.»

    - Qu'est-ce que ça veut dire ? Intervient mon ami

    - Ah ! Ça va pas d'arriver comme ça ! Tu m’as fait peur !

    - Oh, c'est bon ! Alors comme ça, ces gens sont invisibles. Cela promet d'être intéressant !

    - Super, dis-je ironiquement, c'est sûr que ça sera très facile.

    - Ben quoi ?

    - Hiroshi, est-ce que tu connais au moins un sort capable de briser une telle malédiction ? Et puis nous n'avons aucune information de l'endroit où ils se trouvent. Je t'écoute, comment comptes-tu t'y prendre ?

    - Euh... Ben... On finira bien par trouver !

    - Autrement dit, tu n'es pas plus avancé que moi. C'est une mission quasi impossible !

    - Rien n’est impossible.

    - Ce qui m'inquiète le plus, c'est que ce soit encore un piège pourri d'un autre district.

    - C'est vrai, mais on ne se fera pas avoir deux fois !

    - D'ailleurs, j'ai trouvé une technique pour contrer leur sort d'endormissement.

    - Ah bon ?

    - Oui, je me suis entraînée plusieurs fois à ne pas m'endormir. J'ai tenu 3 jours entiers !

    - Ah c'est pour ça que tu as dormi 3 jours après...

    - Oui, bon, ce n'est que le début, j'y arriverai tôt ou tard !

    Finalement, à part discuter, nous n'avons pas avancé, et cette histoire d'invisibilité me chiffonne de plus en plus.

    - Alors, tu t'es décidée ? Me demande Hiroshi

    - Ce n'est pas un choix facile... Mais tu as raison. Rien n’est impossible, et je sais que je peux compter sur toi. Alors, pourquoi pas !

    - Génial !

    Nous voilà partis pour une seconde mission. Je vais essayer de faire de mon mieux. Même si cela semble difficile, au fond je pense à ces pauvres personnes, ce qui me motive assez pour avancer.


    votre commentaire
  • Une fois à la sortie de la ville, nous prenons notre plan à la main.

    - Alors, dans quelle direction allons nous ? Je questionne Hiroshi sans douter de la réponse.

    - Franchement... J'en ai aucune idée.

    - Ben tiens, ça m'étonne.

    - Voyons voir... Tu peux me repasser l'affiche s'il te plait ?

    - Oui, voilà.

    Je lui tend le bout de papier et il le lit attentivement.

    - Tu trouves un indice ?

    - Non pas du tout ! Je vérifiais juste qu'il n'y avait rien marqué à propos de l'adresse ! Rigole-t-il.

    - Non mais je te jure...

    Nous continuons de marcher sans but précis, espérant que la chance se tourne vers notre destin.

    Sur la route, un détail me trotte dans la tête sans cesse.

    - Dis moi, Hiroshi...

    - Oui ?

    - Cela n'a rien à voir avec la mission, mais...

    - Qui a-t-il ?

    - Lors de notre rencontre à Konu, comment se fait-il que tu étais dans les parages, et pourquoi es-tu venu ?

    - Ben, déjà, ça te pose un problème que je sois intervenu ?

    - Non, bien sûr que non ! C'est juste que c'est une drôle et heureuse coïncidence ! Mais, je ne crois pas vraiment aux coïncidences.

    - Je traînais dans la ville, tout simplement, et je n'allais pas laisser une fille se faire défoncer par un de ces prétentieux éléments d'une autre guilde. C'est le destin qui a choisi que tu resteras en vie. Ta fin n'est pas prévue tout de suite.

    - Tant mieux, si tu le dis.

    J'avoue qu'au fond, c'était une question assez idiote. Je ne sais pas ce qui m'arrive en ce moment.

    2 heures de marche, c'était un peu trop pour moi. Nous entamons la 3eme, mais mes jambes ne me répondent plus. Nous décidons alors de faire une pause.

    - Tu n'es pas fatigué ? Je demande à mon coéquipier.

    - Non, ça va, j'ai toujours appris à réguler mon souffle pour ne pas être à plat.

    - Je devrais apprendre, ça peut servir, je suis complètement lasse.

    - Étrangement, je suis plus fatigué que d'habitude, j'ai envie de...dormir...

    - Dormir ? Attention, peut être que des ennemis utilisent un sort de somnolence !

    - Mais non ! J'ai le droit d'être un peu épuisé quand même !

    - Désolée. Je suis un peu sur les nerfs en ce moment.

    - Ne t'inquiète pas, ça ne recommencera pas. Je suis dorénavant capable de gagner un combat de un contre deux. Je te protégerai.

    - Ah ça non ! Je peux me battre aussi ! Tu ne seras pas seul.

    - J'espérais te l'entendre dire. Allez, continuons.

    Nous reprenons la route pour rentrer à la base, mais prenons un itinéraire différent au cas où les personnes invisibles se trouveraient sur le chemin. On a beau espérer, je pense que cette journée n'aura en fait été qu'une simple et longue balade.

    Contrairement à ce que je croyais, notre chemin est semé d'embûches, et nous arrivons dans des ruines d'un ancien temple. Je déchiffre quelques bribes écrites çà et là en crof (notre langue ; j'ai accessoirement appris à parler plusieurs langues afin de vous raconter cette histoire, étant donné que la mienne n'est plus d'actualité). Je réussi à lire une phrase entière lorsque le muret rempli d'inscriptions s'effondre.

    Soudain, tout commence à s'écrouler, même le sol sous nos pieds, ce qui nous fait perdre l'équilibre. Au bord du gouffre, Hiroshi me retient pile à temps alors que je suis en plein dans un immense trou. Il a réussi à atteindre d'une main le bord de la falaise, mais nous sommes trop lourds. Il risque de lâcher prise un moment.

    - Ah !

    - Tu tiens le coup, Lara ?

    - Oui... Mais... Tu ne vas pas pouvoir tenir encore longtemps.

    - Ne perds pas espoir.

    Il a beau dire ça, je sens l'inquiétude dans sa voix. Alors il se retourne vers moi, et dit en souriant :

    - On reste encore en équipe, hein ?

    - ...Hiroshi...

    - Attends un peu...

    Il essaye de nous relever, en vain.

    - Hiroshi...

    - Quoi ? Ne t'inquiète pas, on va s'en sortir.

    - Je suis...désolée.

    - Hein ?

    Comme je sais qu'il ne me lâchera pas ma main, je plante mes ongles dans la sienne. Il ne peut alors s'empêcher de détendre sa main afin de mieux supporter la douleur. C'est une opportunité qui s'offre à moi. Nos mains se desserrent, et je me laisse tomber dans le vide.

    - Non, Lara !

    Ma chute est tellement longue que je crois que cette crevasse ne s'arrêtera jamais lorsque ma course se termine nette sur le sol de pierre. Je crois que mon corps ne supportera pas plus.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique