• Sur le chemin, je suis étonnée de ne pas croiser mon partenaire. Soit il ne m'a pas suivi -après tout il n'a pas que ça à faire- soit il se cache. Tant pis, je ne vais pas le chercher. Pendant le trajet, je regarde la lune monter petit à petit et suivre la même courbe que le soleil, puis prends une décision.

    J'arrive enfin une heure plus tard, exténuée, et m'approche du bar qu'occupe Hera, et lui pose une question l'air de rien :

    - Salut Hera !

    - Tiens, tu es déjà rentrée ?

    - Euh...oui, il faisait nuit alors je pensais partir demain.

    - D'accord. Tu as soif ?

    - Non merci, ça ira. Dis moi, je voulais savoir, j'ai entendu parler qu'il y avait des anciens membres du district qui ont été bannis. Mais...comment ça se passe ?

    - Ah...en fait, si tu te souviens, dès que quelqu'un intègre la guilde, on lui tatoue le symbole de Wildia.

    - Comment pourrais-je l'oublier !

    - Mais lorsqu'un élément est déclaré officiellement exclu, on lui enlève le tatouage grâce à un petit sort que le maître, Cinna et moi connaissons.

    - Ah bon ? Tu peux me l'apprendre ?

    - Mais...pourquoi ? Et puis, c'est interdit. Seuls nous trois pouvons bannir des personnes.

    - Alors peux-tu me l'infliger ? Je me le remettrai après ne t'inquiète pas !

    - Tu as de drôles envies, toi... Tu n'es plus contrôlée, j'espère ?

    - Mais non... C'est juste que je suis tellement curieuse que... Allez, s'il te plait !

    - Bon, si ça peut te faire plaisir...

    Elle s'apprête à énoncer l'incantation, mais encore une fois, mes plans sont déjoués par un seul et même homme à qui pourtant je dois tout.

    - Hera, tais-toi.

    - Hiroshi ? Tu sais, il y a des manières plus convenables pour parler à des femmes.

    - Alors peux tu la fermer si tu ne veux pas que Lara quitte la guilde ?

    - Comment ! Mais qu'est-ce que tu racontes ? Lara, ce n'est pas tes intentions ? Dis moi...

    Elle s'arrête en me voyant pleurer. Je serre ma main gauche sur mon épaule droite où se situe mon symbole ailé.

    - Hiroshi ! Comment oses-tu ! Non seulement tu m'empêches d'aller en mission, mais en plus je ne peux pas prendre des décisions toute seule ? Tu dépasses les bornes !

    Il me vise avec une telle dureté que je n'ose pas le regarder dans les yeux.

    - Tu vas arrêter tes conneries, oui ! C'est tellement facile de deviner tes intentions ! Tu sais, tout le monde fait des erreurs, tu n'es sûrement pas la première dans ce monde. Alors arrête de te prendre pour la martyrisée, et redresse la tête. Tu dois être fière d'être à Wildia. Sèche tes larmes, Lara, tu es tellement plus convaincante lorsque tu es joyeuse !

    J'ignore si je dois le prendre mal. Pour moi, ce n'est pas un compliment. Je suis un livre ouvert, c'est ça ?

    - Et merde !

    Je sors en direction de mon appartement. Cela fait des jours que je n'y suis pas allée. Tant pis pour Hiroshi, il ne m'a pas convaincu. Je dépose mon sac sur mon lit, et commence à écrire une lettre d'adieu.

    - Repose ce crayon tout de suite.

    Je sursaute. Il se tient derrière moi. Il me fait presque peur, à force. Je me retourne lentement, et le voit, avec son air menaçant. Je me lève malgré moi, et recule contre le mur de la chambre. Je peux encore comprendre comment est-il entrer, mais quelque chose me chiffonne.

    - Hiroshi ?

    - Oui ?

    - Tu...tu n'es pas Hiroshi...

    - Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es encore traumatisée par les ténèbres ?

    Il est donc au courant, c'était lui qui était à mon chevet. Pourtant...

    - Hiroshi, quelle jour nous nous sommes rencontrés ?

    - Je ne sais plus, tu poses de ces questions !

    - Alors comment nous sommes nous rencontrés ? Tu ne l'as pas oublié, je t'en ai reparlé l'autre jour.

    - Euh... C'est à dire que...

    3 minutes de silence plus tard...

    - Je le savais ! Qui es-tu, et qu'as-tu fais au vrai Hiroshi ?

    - Je me doutais bien que tu finirais par me cerner. Mais c'est trop tard !

    - Comment ?

    Soudain, d'autres hommes sortent de ma salle de bain, de la cuisine et des autres petites pièces. Mince, je suis prise au piège. Ils m'encerclent, attendant un signal de leur supérieur.

    - Quel est ton but ?

    - Détruire Wildia.


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  • - Dé... Mais alors, pourquoi m'empêches tu de quitter le district ?

    - Tout simplement parce que tu vas nous aider à détruire cette guilde.

    - Mais si tu crois que je vais t'obéir, tu te fourres le doigt dans l'œil !

    - Alors tu ne souhaites pas sauver ton ami ?

    - ...

    - ... Ah ! Ah ! Ah !

    - Quoi ?

    - Ah ! Je t'ai bien eu ! Tu es tellement naïve !

    - Tu insinues donc que tu es le vrai Hiroshi ?

    - Évidemment ! Je ne connais aucun sort de transformation, voyons ! Allez rentrons !

    - Je ne te crois pas.

    - Nous sommes peut-être allés un peu loin dans la plaisanterie, maintenant tu ne me crois plus.

    - Je sais pertinemment que ce n'est pas une plaisanterie, mais juste une diversion pour m'attirer dans ton piège. Mais je sais que tu n'es pas le vrai Hiroshi. C'est prévisible.

    - Que... As tu la moindre preuve ?

    - Non, tu as raison. Mais passe moi ta main. Je veux vérifier que la main de mon véritable ami soit toujours la même.

    - Ok, tiens.

    Il me tend sa main. Ça, c'est fait. Et il dit que c'est moi la naïve !

    - Je te tiens !

    - Pardon ?

    - Tu utilises un bracelet de shuri. Lorsque son pendentif est imprégné de sang humain, le porteur de ce bijou à la capacité de se transformer et devenir le sosie de la personne à qui on aurait prit son sang.

    - Tu... De toute façon c'est trop tard ! J'ai pris le sang à ton ami, et après je l'ai tué !

    - Malheureusement pour toi, je suis bien documentée. Si Hiroshi était mort, le sort ne fonctionnerait plus. Comme quoi nous avons tous les deux déjoués les plans de l'autre.

    - Alors si tu ne viens pas de ton plein gré, nous allons t'emmener de force.

    - Une seconde. Vous n'êtes pas d'ici, ni d'aucun autre district. Êtes vous une guilde clandestine ?

    - Eh bien je vois que tu en sais des choses !

    - Évidemment, vous me prenez pour qui ?

    - On a plus le temps de discuter. Emmenez la !

    - Non ! Arrêtez !

    Je suis ligotée, j'ai l'impression d'avoir oublié mes sortilèges, je suis en désavantage. Sans doute quelques fragments de ma mémoire sont partis en même temps que le sortilège des ténèbres.

    Mais où se dirige-t-on ? Vers... La forêt de Maobé ? Mais oui, bien sûr ! Hiroshi avait disparu là-bas, c'était donc à cause de cette bande ! Bien qu'il soit fort, nos ennemis étaient au moins 10. Pour lui changer les idées, on peut dire que ça lui a changé les idées...

    Par contre, il y a quelque chose que je ne comprends toujours pas. Comment comptent-ils se servir de moi pour détruire Wildia ? Et quand ils parlent de la détruire, parlent-ils du bâtiment ou veulent-ils anéantir les éléments ? Je repense à Hera, et préfère la première solution. Mais ce n'est pas moi qui décide de l'action. Leur plan est simple : ils vont tous les attirer l'un après l'autre dans un piège.

    Les voilà tous endormis, tombés dans le panneau pourtant facilement évitable, et enchaînés devant moi. Le district clandestin a pensé à tout : ce sont des chaînes ensorcelées. Lorsqu'elles nous touchent, nous perdons toute force magique. Et tous mes amis sont en contact avec ces cordes magiques. Je n'ai vraiment pas de chance. Je dois les sauver, mais comment faire ? Tout simplement grâce au marché que me propose le faux Hiroshi.

    - Alors voilà. Le deal est simple : tu vas tous les tuer grâce à ta magie de l'air. Il paraît que tu possèdes le pouvoir des sentiments. Alors utilise le.

    - Non mais tu crois vraiment que je vais t'écouter ?

    - Ah oui, c'est vrai, il faut te stimuler pour faire ressortir ta force.

    Il sort un couteau de sa poche, s'approche de mes amis, et met son canif sur le cou d'Hiroshi encore inconscient.

    - Maintenant, tu es sans doute dans de meilleures positions.

    - Mais...

    - Je devrais lui trancher la tête tout de suite, peut être que ça aura un meilleur effet...

    - Attends !

    - Ah ! Tu t'es enfin décidée ?

    - Si je me tue à la place de tout ces innocents, est-ce que cela t'arrangerait ?

    - Pourquoi tuer une jeune fille au lieu de toute la guilde ? Donne moi une seule bonne raison de les laisser vivre contre ta mort.

    - Parce que... Je suis la fille du maître. S'il n'y a plus de descendance, sachant que le maître comptait prendre sa retraite en fin de semaine prochaine, tout le monde serait paniqué, et le district ne sera que désordre.

    - J'ai failli tomber dans le panneau. Mais je te rappelle que j'étais avec toi lorsque Cinna s'est présentée comme étant la fille du maître. Pas toi.

    - Nous avions tous les deux un double rôle. Je dois remercier ma grande amie Cinna pour avoir merveilleusement bien joué le rôle. Tu n'avais pas remarqué que le maître était très triste ? Si je n'avais été qu'une réelle débutante, il ne se serait pas fait autant de soucis.

    - Tes arguments tiennent la route. C'est d'accord. Mais si dans une semaine il n'abdique pas, je peux t'assurer que, même toi au ciel, tu verras le massacre.

    Je ne peux m'empêcher de me mordre la lèvre. Je viens encore une fois de mettre tout le monde dans la même galère. Mais d'ici là, ils auront déjà vengé la guilde.


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