L'imposteur fait signe à ses hommes, et deux me prennent les bras. Le faux Hiroshi brandit son couteau, mais s'arrête un instant lorsqu'il voit que mon véritable ami se réveille.

- Tiens, ton partenaire aura un fabuleux spectacle devant lui. Profites-en, ça ne durera que très peu de temps ! S'adresse-t-il a Hiroshi.

- Que...Lara ? Tu n'es plus...possédée ?

Je lui sourit, et il comprend la situation. Cependant, il ne dit rien, car il sait que quoi qu'il dise, cela ne servirait à rien. Il tente en vain de se libérer.

- Regarde, Hiroshi, ça sera très intéressant, je te le promet ! Je lui annonce à mon tour.

- Lara !

L'ennemi continue d'avancer, jusqu'à que sa lame soit à peu près à 30 centimètres de mon cou.

- Je pense te taillader le cou, puis quelques veines. Ça te va ?

- Parfait, je réponds ironiquement.

Mais il n'a pas le temps d'approcher mon cou que, soudain, son couteau s'envole en arrière. J'ai eu pile le temps de reprendre une bouffée d'oxygène pour le faire voler assez haut.

- Oups, il y a des courants d'air ! Je plaisante.

- Mais que...Sale...

Il n'a pas finit sa phrase que je fais une retournée arrière, me libérant ainsi de l'emprise de mes bourreaux. Une fois dans leur dos, je les envoie valser très loin. Face à l'homme qui m'a tant fait souffrir, je lui lance une sphère blanche qui explose à son contact. Ça, c'est fait.

- Eh bien, Lara, c'est ce qu'on appelle un coup de maître ! Me complimente Hiroshi.

- Mais...tu...tu n'es pas...la fille du maître... Murmure l'ennemi.

- Bien sûr que non, je suis loin d'avoir son niveau !

Je m'approche de mes amis afin de les libérer de leurs chaînes.

- Lara, je crois malheureusement que je ne te ferais plus jamais confiance, s'exclame Hera. Tu sais mentir comme personne !

- Disons plutôt que mon interlocuteur état naïf comme personne !

Le maître Giten s'approche vers moi.

- Bravo. Je suis fier de toi, ma petite Lara.

- Merci maître !

Je rougis. Soudain, le temps d'une fraction de seconde, je vois une lame pointu se diriger vers ma tête, ou plutôt celle du maître de Wildia. Je l'intercepte à la dernière seconde, évitant l'inévitable. Je me sens très forte à présent. C'est le faux Hiroshi qui, dans un dernier élan, a essayé en vain de nous détruire en tuant le leader du district. La lame me fait couler un peu de sang de ma main droite, mais je m'en moque. Je me retourne vers l'ennemi.

- Ce n'est pas très bien d'être rancunier !

Il tombe au sol, à bout de force. Caru, Ary, et Hiroshi ont une envie toute particulière de vengeance, alors tout les autres membres y compris moi partons avant que tout dégénère.

Quelques jours passent. Je ne vois plus le temps défiler. J'ai renoncer à quitter le district, j'ai enfin trouver ma place. Pas en tant que menteuse, bien sûr ! Mais j'ai besoin de mes amis, et ils ont besoin de moi. Personne ne doit être en solo. Parfois, je me demande comment j'ai pu démasqué l'imposteur, car Hiroshi m'aurait également empêchée de quitter Wildia. C'est logique, après tout.

Depuis quelques temps, je n'ose plus regarder le panneau des missions. Je les trouve presque trop dures, je ne sais comment m'y prendre. Mais j'ai un partenaire, il ne faut pas l'oublier. Si nous sommes ensembles, je pense que nous pouvons y arriver. Si je suis un soi disant livre ouvert, Hiroshi comprendra mon envie de finir cette mission avec lui. Ce sera à prendre ou à laisser. D'ailleurs, en parlant de lui, il ne s'est toujours pas montrer au district. Je pari qu'il ne fait que dormir ! Je me dirige vers le petit bar que nettoie Hera.

- Salut Hera !

-  Bonjour Lara ! Comment vas-tu ?

- Bof, je m'ennuie...

- Pourquoi ne fais tu pas une mission ?

- Je veux finir celle que nous avons commencé, mais je ne partirai pas sans Hiroshi. Mais cet idiot doit encore roupiller à l'heure qu'il est !

- Tu tiens à lui, dis donc...

- Primo, c'est mon ami. Deuzio, j'ai déjà entendu cette conversation, ça n'aboutira à rien.

- Hein ? C'est bon, je dis ça, je dis rien...

- À chaque fois que l'on parle de garçon lorsqu'on est entre filles, tu ne peux t'empêcher de croire que nous sommes amoureuses. Tu le fais exprès ou c'est juste toi ?

- ... C'est très vexant ce que tu dis !

- Désolée, mais c'est la vérité ! La preuve.

- Non mais je dis ça parce que le faux Hiroshi avait l'air de t'apprécier vraiment beaucoup !

- Même si c'était vrai, ce n'était qu'un imposteur.

Après cette conversation pour le moins catastrophique, mon ami fait son entrée.

- Eh bien, Hiroshi, ce n'est pas trop tôt ! Tu dors depuis combien de temps sérieux ?

- Quel accueil ! Je sais pas, mais j'ai le droit de me reposer, non ?

- Oui mais bon, je t'attendais, moi.

- Il faudra apprendre à être patiente, ma petite Lara ! Voilà une des autres choses que je vais devoir t'enseigner !

- Tu ne vas pas t'y mettre aussi ! Déjà que le maître m'appelle comme ça...

- Oh, mais parce que tu lui donnes des cours ? Intervient Hera.

- Oui, je lui réponds, pour pouvoir maîtriser des sorts. Ne va pas t'imaginer quoi que ce soit, Hera !

- Je n'ai encore rien dit !

- C'est pour éviter que tu le dises alors !

Je me lève de ma chaise, fait volte-face, et propose à mon coéquipier de partir pour la mission.

- Lara ?

- Oui ?

- Tu ne comptes pas retourner vers ces ruines ?

- Mais non, ne t'inquiètes pas ! Je ne les approcherai pas dans un rayon de 300 mètres ! J'en ai assez eu comme ça !

- Alors ou comptes-tu te diriger ?

- On fera comme la première fois ! Il faut juste espérer que la chance nous guide !

Il sourit, et pousse un soupir de soulagement.

- D'accord. C'est parti !

Sur la route, je me demande sans arrêt où se trouvent ces fichus ruines. Pas pour y aller, non au contraire, pour pouvoir mieux les esquiver.

Nous arrivons enfin à l'entrée de la forêt des malheurs (dorénavant je l'appellerai comme ça). Mais cette fois, nous restons ensemble. Ce n'est pas une bonne idée de se séparer, et puis comme ça l'un peut surveiller les arrières de l'autre. Pendant la marche, j'essaie d'agrémenter la conversation.

- Mais Hiroshi...

- Oui ?

- Es-tu sûr que cette mission existe réellement ?

- Je ne suis pas plus avancé que toi, mais au moins on ne peut pas dire qu'elle a été de tout repos.

- Dit-il après avoir dormi une semaine, dis-je avec un sourire narquois.

- C'est vrai !

Nous rions. Il vaut mieux se détendre plutôt que de stresser sans arrêt.

Après une petite heure, nous sortons de la forêt. Nous l'avons traversée entièrement. Mais derrière cette immense étendue d'arbres se trouve un espace vide et désert. Un grand champ à perte de vue. C'est un coin tranquille, mais j’y verrai bien des petites habitations en bois ! Nous en profitons pour faire une halte. Je m'assois sur l'herbe fraîche, cueille une fleur, et hume son parfum délicieux. Je me retourne vers Hiroshi et constate qu'il a piqué un somme. Il ne peux donc pas rester éveillé plus de 5 heures ! Mais en même temps, il a raison. Autant nous reposer dans cet endroit chaleureux. Comme je n'éprouve pas la moindre fatigue, je reste assise tranquillement en faisant office de garde. Pas dans le sens "garde du corps", mais dans le sens pour protéger l'autre. En fait, je viens de me rendre compte que les deux veulent dire la même chose ! Mais passons. Finalement, à force de lassitude, je m'endors à mon tour.

Nous nous réveillons environ deux heures plus tard. Personne n'a été attaqué, tout semble pour le mieux. Je me redresse, et mon ami fait de même. Je me lève et m'étire le plus possible, comme si j'avais toujours été en boule, repliée sur moi-même. Je tourne un peu ma tête à droite, à gauche, échauffé mes poignets, et me sens prête à repartir.

- Alors, Hiroshi, prêt à reprendre la route ?

- Attends...

- Quoi ?

- Pendant mon sommeil, j'ai réfléchi à un sort, et je voudrais l'essayer.

- Pourquoi pas. Si tu le maîtrises, promet moi de me l'enseigner !

- D'accord !

Il croise ses mains comme s'il priait, et apparaît devant mes yeux un second Hiroshi.

- Que... Tu peux te dédoubler ? C'est...hallucinant...

- Pas complètement... En fait mon double n'est qu'une masse d'air quelque peu colorée...

- Ça doit te bouffer beaucoup d'énergie ! Attends, je vais voir si je peux te toucher...

Je me dirige vers la copie devant moi.

- Non, là, tu vas réellement me toucher !

- Qu'est-ce que tu racontes, tu es à côté de moi...

Soudain, la personne à ma gauche que je croyais être le véritable Hiroshi se trouble, et fini par disparaître après un léger coup de vent. Mon coéquipier tombe assis par terre, exténué.

- Waouh ! Tu t'es carrément téléporté en laissant une image de toi ! Ça peut être drôlement pratique lorsque tu es piégé par un ennemi !

- Si tu le dis, mais je ne peux pas aller très loin.

- Pour une première fois, tu m'impressionnes ! Tu viens seulement d'essayer ton sort, et tu y arrives parfaitement ! Je ne t'arriverai jamais à la cheville !

- Mais non, tu comprendras très vite, toi aussi !

Le temps que mon partenaire reprenne des forces, j'inspecte les environs. Rien a signaler, nous pouvons partir sereinement. Encore une fois, la balade n'aura servie qu'à remplir notre journée. J'ai l'impression que nous n'arriverons jamais à finir cette mission, et pourtant il faudra tôt ou tard passer à autre chose. C'est décidé : au retour, je choisirais une autre mission alternative pour gagner un minimum de Dialis ! Enfin, si j'arrive à rentrer... Je dis cela car la dernière fois, au retour, nous sommes tombés sur ce reste de temple. Mais bon, si je suis pessimiste dès le début, ça ne va pas le faire !